Accueil A la une Pass sanitaire : Une exigence de santé publique ou une restriction des libertés ?

Pass sanitaire : Une exigence de santé publique ou une restriction des libertés ?

Il semble que le débat soit en passe d’être tranché par les autorités politiques et sanitaires. Plusieurs déclarations concordantes indiquent que la Tunisie se dirige vers l’établissement d’un pass sanitaire obligatoire. Les Tunisiens seraient dès lors contraints de montrer patte blanche pour pouvoir bénéficier, un droit d’accès aux espaces publics. Le QR code de la vaccination deviendrait un outil de distinction, voire de discrimination, entre deux catégories de citoyens.

Le débat qui déchire la France et d’autres pays à propos du pass sanitaire s’invite aujourd’hui en Tunisie. A-t-on le droit de ne pas se faire vacciner ? La question peut paraître incongrue et provocante. Et c’est d’ailleurs oublier trop vite un passé récent lorsque les cadavres étaient entassés dans les morgues et les établissements sanitaire surpeuplés en raison de la pandémie de Covid. Mais en temps de paix, lorsque la tempête passe, il semble alors que nous pouvons nous offrir le luxe de débattre de cette question.

Mais il semble cependant que le débat soit en passe d’être tranché par les autorités politiques et sanitaires. Plusieurs déclarations concordantes indiquent que la Tunisie se dirige vers l’établissement d’un pass sanitaire obligatoire. Les Tunisiens seraient dès lors contraints de montrer patte blanche pour pouvoir bénéficier d’un droit d’accès aux espaces publics. Le QR code de la vaccination deviendrait un outil de distinction, voire de discrimination, entre deux catégories de citoyens.

Si la plupart des études scientifiques démontrent que l’écrasante majorité des patients hospitalisés pour cause de Covid ne sont pas vaccinés (8 sur 10 en France par exemple), le libre choix du citoyen de se faire ou non vacciner se trouve compromis.

Le pass sanitaire sera bientôt obligatoire pour l’accès aux espaces publics, a même déclaré l’influente membre de la commission scientifique, Docteure Jalila Ben Khelil. Par ailleurs, les contours de ce nouveau document ont l’air d’avoir été tracés. Toujours selon les déclarations de Dr Jalila Ben Khelil, les établissements, les institutions publiques, les cliniques privées et les banques seront interdits aux personnes non vaccinées. Dans un premier temps, ce pass serait obligatoire pour toute personne âgée de 40 ans et plus.

Paradoxalement, Dr Jalila Ben Khelil affirme que « la généralisation de son application oblige les citoyens à prendre volontairement l’initiative de terminer le processus de vaccination ». En effet, le caractère volontaire de la vaccination se heurte au caractère obligatoire du pass sanitaire envisagé par les autorités. 

Pour Radhouan, 38 ans, qui considère qu’il n’existe pas un recul nécessaire par rapport aux effets de la vaccination, le pass sanitaire serait une restriction de sa liberté individuelle.

« Personnellement, j’essayerai d’éviter cela jusqu’au bout ! Je vais même tenter d’éviter autant que possible de me rendre dans les lieux publics qui exigent ce pass », nous explique Radouan.

Comme près de 30% des Tunisiens encore réticents à la vaccination, Alia, 40 ans, universitaire, considère que le pass sanitaire est une véritable « illustration de la dictature et du non-respect des droits de l’Homme ».

Si la vaccination ne permet pas une protection totale, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle est pour l’heure la seule solution disponible pour casser le virus, mais surtout pour empêcher un débordement des établissements sanitaires.

Selon les spécialistes, la Tunisie fera face à une nouvelle vague en automne, mais cette fois, avertissent les scientifiques, ce sont les personnes non vaccinées qui seront les plus exposées.

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